Cette année, la Journée mondiale de l’asthme, qui a lieu le 3 mai, est dédiée aux enfants malades et aux parents, qui ne savent pas toujours quoi faire pour les aider au quotidien. réponses d’experts.
Le suivi du traitement
Ce que l’on sait
L’asthme est une maladie chronique, qui ne guérit pas mais se contrôle grâce aux traitements de fond (anti-inflammatoires, dont les corticoïdes) et de crise (bronchodilatateur).Ce que l’on sait moins
- Un traitement à suivre rigoureusement : même si l’enfant va bien, il ne faut pas interrompre ou diminuer les doses du traitement de fond sans l’avis du médecin. «En tout cas, jamais entre la rentrée scolaire et la fin de l’hiver, où l’enfant risque de rencontrer des virus qui, en stimulant ses bronches sensibles, peuvent déclencher une crise, prévient le Dr Nhân Pham-Thi, chef du service d’allergologie de l’Institut Pasteur. C’est pourquoi, durant cette période, il doit être protégé par les corticoïdes inhalés, qui diminuent la sensibilité et l’inflammation des bronches.»
- L’adolescence, une période difficile : la vigilance est de mise lorsqu’il entre dans l’adolescence, où il peut se sentir stigmatisé par son asthme et en arriver à prendre des risques (négliger son traitement ou fumer…). «Il est préférable que les parents montrent qu’ils ont confiance en lui, mais s’assurent aussi qu’il sait précisément ce qu’est sa maladie, et quand et pourquoi il doit prendre ses médicaments, précise le médecin. Être parfaitement informé lui permettra de mieux s’autogérer. Et s’il est gêné par rapport aux autres, il faut l’amener à expliquer pourquoi et trouver ensemble des solutions qui l’aideront à se sentir mieux.»
À L’école
Ce que l’on sait
Il faut prévenir l’établissement et les enseignants et établir un PAI (projet d’accueil individualisé), document qui stipule les aménagements nécessaires au sein de l’école (modalités du traitement, allergies alimentaires, protocoles d’urgence…).
Ce que l’on sait moins
- Oui au sport : il ne faut pas le dispenser de sport qui, entre autres bénéfices, va justement améliorer son activité pulmonaire : «Mis à part la piscine, dont le chlore inhalé peut déclencher une réaction chez certains enfants, aucune activité physique n’est déconseillée mais elle doit commencer par un échauffement progressif, voire par la prise dubronchodilatateur à titre préventif, auquel cas il faut le notifier sur le PAI, affirme le Dr Pham-Thi. Si l’enfant n’a eu aucune ou peu d’activité jusque-là, ou s’il souffre d’un asthme important à l’effort, une réadaptation peut être nécessaire dans un service hospitalier spécialisé ou une école de l’asthme.» (Voir notre encadré «Contacts»).
- Le stress, source de crise : les examens et la rentrée scolaires provoquent un stress qui, chez un enfant asthmatique, peut déclencher une crise. «Les techniques de relaxation peuvent l’aider à mieux gérer son stress », souligne Aurore Lamouroux-Delay, psychologue à l’école de l’Asthme de Marseille. Elle conseille déjà un exercice de respiration abdominale, facile à s’approprier : assis ou allongé, une main sur le ventre, inviter l’enfant à respirer très lentement et à prendre conscience de son ventre, qui se soulève et s’abaisse : «Il peut le faire à titre préventif, par exemple à l’approche des examens ou de la rentrée, à raison de cinq à dix minutes chaque soir au moment du coucher, ou à titre curatif, dès qu’il sent le stress monter.»
Chassez les idées reçues : un jeune asthmatique peut faire du sport !
À la maison
Ce que l’on sait
Les animaux domestiques ainsi que les nids à acariens (moquette, tapis, rideaux épais, couettes et oreillers en plume) doivent être bannis de sa chambre, et le tabac, interdit dans toute la maison.
Ce que l’on sait moins
- Pas de produits acaricides : les produits acaricides et le linge de lit traité antiacariens sont déconseillés : «Ils contiennent des substances chimiques qui peuvent agresser les voies respiratoires de l’enfant asthmatique», indique Martine Ott, conseillère médicale en environnement intérieur. Mieux vaut enfermer le matelas dans une housse hermétique dédiée (par exemple, Dom’Hous, à partir de 56 €, www.stallergenes.fr) et laver couette, oreiller et peluches tous les trois mois en machine : «Le brassage mécanique élimine 95 % des acariens, même à 30 °C», souligne l’experte.
- Attention aux faux amis : les diffuseurs électriques de parfum, bougies parfumées, encens ou papier d’Arménie sont à proscrire : «Ils émettent des composés organiques volatils, accusés d’augmenter le risque et la gravité d’une crise d’asthme», confirme Martine Ott. À éviter aussi : les produits d’entretien sous forme de spray ou d’aérosol.
- Les moisissures : elles sont aussi très néfastes pour les asthmatiques et doivent être éliminées. Pour prévenir leur installation, il faut maintenir une température de 17 à 18 °C dans les chambres et de 19 à 21 °C dans les autres pièces. Il faut aussi aérer toute la maison au moins quinze minutes par jour, ne surtout pas obstruer les bouches d’aération, entretenir les systèmes de ventilation, limiter le nombre de plantes en pot et éviter de faire sécher son linge à l’intérieur.
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- Les conseils de : Marina Carrère d’Encausse*
- La Loi en renfort
- Selon une étude hollandaise parue dans The Lancet, l’interdiction du tabac dans les lieux publics a entraîné une baisse des hospitalisations des enfants pour asthme. Entre 2008 et 2013, ces hospitalisations ont diminué de 10% l’année qui a suivi l’entrée en vigueur de la législation antitabac dans les lieux publics et professionnels.
- Le calibre des bronches de l’enfant étant plus petit que celui de l’adulte, sa fréquence respiratoire est plus élevée. Il inhale donc plus de fumée de cigarettes qu’un adulte.
- Plus d’un milliard de personnes, soit 16 % de la population mondiale, sont aujourd’hui protégées par les lois nationales antitabac, selon l’OMS.
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- Contacts
- Pour connaître toutes les actions locales organisées autour de la Journée mondiale de l’asthme, contactez l’association asthme et allergies : www.asthme-allergies.org ou le 0.800.19.20.21 (numéro gratuit).