De l'éclat en hiver : ces huiles qui font des miracles

Il y a peu, on les trouvait trop grasses, trop collantes, trop brillantes. aujourd'hui, les huiles sont l'élixir du désir. mais pourquoi les aime-t-on autant ?
Vinzalice

les huiles

Il y a peu, on les trouvait trop grasses, trop collantes, trop brillantes. aujourd'hui, les huiles sont l'élixir du désir. mais pourquoi les aime-t-on autant ?

Si la dernière décennie était celle du sérum, nous voici entrées dans l'ère de l'huile. En Europe et aux États-Unis, c'est le secteur du soin qui connaît la progression la plus rapide : + 22 % des ventes en parfumerie. Et le pic atteint même les 45 % de croissance en France, selon une analyse du cabinet américain NPD. Cette vague d'huile est également portée par la bonne santé du secteur green (qui a connu une progression de 10 % des ventes dans le monde en 2013).

D'ailleurs, pourquoi ne pas remplacer tous nos produits de beauté par l'huile de coco ? C'est en substance ce que se sont dit une flopée de blogueuses et de journalistes américaines, séduites par ses multiples bienfaits : peu onéreuse, multi-usage, naturellement parfumée, antibactérienne… (L'auteure de ces lignes a essayé et, effectivement, comme soin corps, hydratant à lèvres et démaquillant d'appoint, c'est formidable).

En fait, de la marque la plus luxueuse à la plus accessible, toutes les maisons s'y mettent. Vous trouvez des huiles pour chaque partie du corps, de la cuticule au sourcil. Une huile de luxe pour les poils pubiens, Fur, vient même de sortir. Quant à l'huile d'argan, la demande a tellement augmenté ces cinq dernières années qu'elle a dopé l'économie du Maroc, son principal exportateur.

Bref, le monde entier redécouvre les bénéfices de ces onctions. L'industrie suit le mouvement et les modernise. Elles sont en train de faire leur révolution et de changer nos habitudes. Voici cinq raisons d'y succomber.

Les huiles , élixirs du désir :

1. Elles répondent à notre envie de simplicité

On vous voit déjà venir : le retour de l'huile ? Mais c'est le plus vieux cosmétique du monde ! Vous n'avez pas tort. Si l'on a envie de formules simples et de matières plus naturelles, grâce aux chaînes bio, type Whole Foods aux États-Unis ou Naturalia en France, on n'invente rien : la fabrication de l'huile est attestée depuis l'existence des premiers moulins, six mille ans avant J.-C.

Les reines égyptiennes, de Néfertiti à Cléopâtre, les utilisaient sous forme de baume et d'onguent. Et ses bénéfices cosmétiques sont reconnus très tôt : Pline l'Ancien louait déjà les vertus de l'huile d'amande pour réduire les rides ! Au début du XIXe siècle, elle se glisse dans la composition du savon.

Dans les années 20, Weleda lance ses premières huiles de massage, René Furterer sort des huiles capillaires au milieu des années 50 et Clarins commercialise son Huile Tonic en 1965… Une des plus iconiques reste l'huile démaquillante de Shu Uemura, lancée un an plus tard, une formule qui nettoie, purifie et hydrate en même temps. Depuis, la gamme s'est étoffée : il existe huit recettes d'huiles, pour chaque type de peau.

Bref, ce geste simple, ancestral, parfois sacré, a traversé le temps. Et, en Occident, on s'intéresse depuis quelques saisons aux « cleansers » à base d'huile, inspirés de ceux venus d'Asie, puisque toute l'industrie cosmétique a les yeux rivés vers l'Est, et ses rituels de démaquillage sophistiqués.

2. On sait mieux s'en servir

Eh oui ! Elles ont longtemps souffert de leur mauvaise réputation. « On a vécu une telle phobie de l'huile que l'effet de redécouverte est fascinant pour les femmes, et de grande ampleur, puisque ses bénéfices sont innombrables », explique Adam Geyer, dermatologue et consultant pour Kiehl's. On les a longtemps crues difficiles à utiliser…

« Il suffit de savoir s'en servir, nuance Marie Helene Lair, directrice de la communication scientifique chez Clarins. Sur le visage, elles s'emploient comme un sérum : on applique trois gouttes, pas plus, toujours sur peau humide, pour créer une émulsion et les faire pénétrer plus facilement. » Utilisées de cette manière, elles sont absorbées en quelques minutes : c'est pour cela que toutes les peaux, même mixtes ou grasses, peuvent en bénéficier. Elles ne stimulent pas la production de sébum, mais empêchent l'évaporation de l'eau contenue dans le derme, donc la déshydratation.

Le tout est de choisir une formule non-comédogène. « Certaines, comme les huiles d'avocat, de bourrache et de grenade, sont également de formidables atouts pour les peaux plus âgées, qui ont du mal à retenir l'hydratation sur le long terme, explique Marc Follmer, pharmacien et directeur général de Weleda France. Elles influent aussi sur la façon dont la peau réagit aux agressions extérieures et au stress. » Bref, elles ont tout bon.

3. Elles sont sensuelles

Enveloppantes, réparatrices… C'est l'effet de réconfort offert par les huiles qui guide les laboratoires cosmétiques. « Nous le constatons dans toutes nos études : les femmes sont en quête de sensations surprenantes sur leur peau, explique Véronique Delvigne, directrice de la communication scientifique chez Lancôme. Aujourd'hui, 90 % du marché est occupé par les crèmes ou des formules fraîches, très aqueuses. Les huiles, au contraire, ont une texture liquide, mais apportent une sensation chaude et bienveillante sur la peau. C'est un besoin très fort des femmes. Avec les huiles, on réinvente un ressenti, une sensualité. » Cet effet « pansement » immédiat est recherché sur le corps mais aussi sur le visage.

C'est ce contact particulier et ancestral avec la peau qui amène même les parfumeurs à se pencher sur ces textures. Dior a lancé une gamme d'huiles parfumées, à moduler et mêler aux fragrances, en 2014. Du côté de la parfumerie de niche, cela bouge aussi : la marque britannique Couverture & The Garbstore vient de sor tir une huile de luxe, No Chemicals, dont les notes épicées tiennent plus longtemps que les formules classiques sur la peau.

4. Elles sont moins grasses et plus équilibrées qu'avant

Si elles séduisent, c'est que leurs compositions ont changé. « Le tout est de savoir les équilibrer et les combiner, explique Kate Forbes, directrice de la recherche et du développement chez Aésop. Nos consommateurs sont très fidèles aux huiles de la gamme, qui ne collent pas ni n'obstruent les pores. »

Pour obtenir la texture idéale, les marques travaillent pour la plupart sur un mélange d'huiles botaniques, auquel elles ajoutent des actifs en fonction de leurs vertus. Chez Clarins, par exemple, on retrouve souvent l'huile de noisette, tandis que chez Lancôme, on calibre un assemblage (huile d'abricot et de pépins de raisin, entre autres).

Les formulateurs jouent avec ces associations d'huiles fondamentales, comme le karité, l'olive, l'amande ou l'avocat qui apportent les précieux acides gras à la peau et lui confèrent sa souplesse. Elles servent de liant aux autres huiles ou extraits végétaux qui sont utilisés en plus petites quantités, pour leurs vertus spécifiques, comme l'aloe vera (hydratant), l'arbre à thé (purifiant)… Les huiles essentielles volatiles, qui y sont parfois mêlées, n'ont ni le même rôle ni la même composition : elles sont distillées, tandis que les huiles botaniques sont pressées.

« Les maisons de luxe vont chercher l'huile rare, peu produite, et donc chère, qui fournit de la performance et de la sensation », ajoute Véronique Delvigne. Dernier critère : leur fluidité. C'est elle qui garantit la texture ad hoc. « On peut créer une huile sèche – ou au toucher peu gras – naturelle, sans ajout d'huile minérale, en mélangeant simplement des huiles très liquides comme celles de jojoba, de sésame, de noix de macadamia ou de bourrache, assure Marc Follmer. Pour garantir leur qualité, il faut qu'elles soient extraites à première pression à froid, afin de conserver les acides gras. Exactement comme les huiles de cuisine. »

5. elles sont de plus en plus ludiques

Le marché est envahi d'huiles botaniques, mais aussi de produits hybrides. Et la palette d'utilisation s'agrandit. Les huiles démaquillantes, par exemple, doivent balayer le maquillage sans laisser de traces sur la peau : ce sont des émulsions, qui s'évaporent immédiatement. Elles contiennent des composants volatils, qui n'ont pas la même structure moléculaire que les huiles nourrissantes. Mais les labos vont désormais plus loin. Ils sortent de multiples « textures à métamorphose » : celles qui se transforment en lait et se rincent, par exemple. On est même passé à des produits qui ont le toucher et la couleur d'une hui le, mais qui n'en contiennent aucune ! Les gels en huile, les baumes et eaux en huile et les lotions biphasées se multiplient.

En clair, la plupart de ces produits contiennent des gouttes d'huile en suspension dans un gel, ou une crème. On dose les huiles bien sûr, mais aussi les polymères qui stabilisent les formules, pour les gélifier, apporter de l'hydratation et du confort, sans toucher gras. « Le soin Visionnaire Nuit de Lancôme est symbolique des attentes des femmes, explique Véronique Delvigne. Au regard, c'est une crème fraîche, mais ce gel-en-huile a un toucher “couette” quand on l'applique. On peut le masser longtemps sur la peau. »

Ces nouveaux soins apportent un confort immédiat, mais aussi un rendu pulpeux sur la peau, voire un glow naturel. En un mot, ils combinent les atouts d'une huile à la simplicité d'une crème. Le meilleur des deux mondes, en somme ! Une chose est sûre, la vaste mer d'huile dans laquelle nous nageons n'est pas près de disparaître.

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[content title="1"] Coup d’éclat. Enrichie en vitamine E, oméga-6 et 9 pour illuminer le teint. Huile Miracle Universelle Eight Hour Cream, Elizabeth Arden,100 ml, 32 €.[/content] [content title="2"] Confortable. Recommandée pour les peaux très sèches. Huile satinée, Nutricia, Payot, 30 ml, 46 €.[/content] [content title="3"] Ultra-légère. Elle booste la fonction barrière de l'épiderme. Smart Oil, Clinique, 30 ml, 40 €.[/content] [content title="4"] Bio. Elle active le renouvellement cellulaire. Élixir Redensifiant à l'onagre, Weleda, 30 ml, 38 €.[/content] [content title="5"] Défatigante. Un alliage de gingembre, tournesol et tamanu, pour un effet « coup de fouet ». Daily Reviving Concentrate, Kiehl's, 30 ml, 40 €.[/content] [content title="6"] Nature. Dopée aux huiles essentielles régénérantes. Huile de soin bio antiâge, RevelEssence, 30 ml, 11 €.[/content] [content title="7"] Révolutionnaire. Un SPF 15 et une technologie anti-âge de pointe. Future Solution LX, Shiseido, 75 ml, 150 €.[/content] [content title="8"] Sur coussin d'air. Une crème-huile qui retend les contours du visage. Resilience Lift, Estée Lauder, 50 ml, 106 €.[/content] [content title="9"] Glamour. Des huiles botaniques et de la gelée royale bio. Nuit des reines, Sanoflore, 30 ml, 42 €[/content] [content title="10"] Biphasée. Une phase eau concentrée en actifs se mêle à la phase huile, ultra-confortable. Essence de nuit détoxifiante, Orchidée Impériale, Guerlain, 120 ml, 195 €[/content] [content title="11"] High-tech. Le complexe star de la marque, Miracle Broth, dans une huile à effet glowy. Huile régénérante, Crème de la Mer, 30 ml, 180 €.[/content] [content title="12"] Surprenante. Une texture gel-en-huile qui nourrit sans peser sur la peau. Crème Visionnaire Nuit, Lancôme, 50 ml, 85 €.[/content] [content title="13"] Futuriste. Une texture qui s'oublie sur la peau. Forever Youth Liberator, Yves Saint Laurent, 30 ml, 95 €.[/content] [content title="14"] Fraîche. Une lotion biphasée à utiliser juste après le démaquillage. Essence Lotion Intensely Revitalising Oils of Life, The Body Shop, 160 ml, 16 €.[/content] [/tab]

Les huiles minérales, huiles de la discorde

Ces « baby oils » viennent de la culture américaine, où elles ont longtemps été prescrites par les dermatologues, pour leur rôle mécanique : elles forment un film neutre, comme un « manteau » isolant sur la peau. Contrairement aux huiles végétales, les dérivés pétrochimiques n'apportent aucun nutriment ni acide gras. On peut aussi leur reprocher d'obstruer les pores. aujourd'hui, on trouve peu d'huiles purement minérales sur le marché (sauf la vaseline, par exemple) mais certains labos en glissent parfois dans les formules aux côtés d'huiles botaniques, car leur coût est bien plus faible que ces dernières.

Attention à leur conservation !

Les huiles s'oxydent plus rapidement que les crèmes. on les conserve dans un endroit frais, bouchon fermé, si possible à l'abri de la lumière. si l'odeur a tourné, c'est une indication que l'huile est oxydée, donc potentiellement mauvaise pour la peau.
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