Écraser un comprimé trop gros, garder des unidoses en vrac, reprendre un médicament sans une nouvelle consultation… Parfois, nos petits arrangements avec les comprimés peuvent avoir des conséquences importantes, voire graves.
Les cachets et autres traitements font tellement partie de notre vie qu’on a tendance à jouer les petits chimistes. Et certains mauvais réflexes peuvent poser problème. Tour d’horizon des erreurs à ne pas commettre avec Marcelline Grillon, pharmacienne et présidente du Conseil de l’Ordre des pharmaciens de la région Centre.
Les cachets et autres traitements font tellement partie de notre vie qu’on a tendance à jouer les petits chimistes. Et certains mauvais réflexes peuvent poser problème. Tour d’horizon des erreurs à ne pas commettre avec Marcelline Grillon, pharmacienne et présidente du Conseil de l’Ordre des pharmaciens de la région Centre.
Je jette l’emballage
Il est important de garder tous ses médicaments dans leur conditionnement d’origine, avec leur notice. Et ce pour plusieurs raisons : cela permet de se reporter à la notice en cas de besoin, et surtout d’éviter les confusions. Même si le nom est inscrit sur le blister, il est toujours possible de confondre, par exemple, les pipettes ou les cuillères d’un sirop. Le volume sera alors différent et pourra mener à des erreurs de dosage.
Je prends les mêmes que ma copine, sans aller voir le médecin
A part pour les antalgiques et certains anti-inflammatoires (qui vous ont déjà été prescrits, qui sont bien tolérés, et dont le traitement ne dépasse pas deux ou trois jours), il est nécessaire d’avoir un avis médical. « C’est vrai, en particulier, pour les antibiotiques : il faut déjà savoir si c’est bien une infection et de quel type. On ne traite pas une infection urinaire comme une angine bactérienne ! », avertit Marcelline Grillon.
J’écrase les comprimés que je trouve trop gros
Devant la taille de certains comprimés, on peut être tenté de les écraser pour les avaler plus facilement (ou d’ouvrir une gélule pour en avaler seulement le contenu). Or la formulation (ou galénique) est étudiée pour agir d’une certaine façon. « Ainsi, il peut s’agir d’une formulation gastro-résistante (qui ne va pas se libérer dans l’estomac mais dans l’intestin), ou qui aura un effet retard, pour agir de façon étalée dans le temps (il est alors écrit LP, pour longue prolongation, sur la boîte, ndlr), précise Marcelline Grillon.
Quand on l’écrase, on perd le bénéfice de sa biodisponibilité. » Ce qui n’est pas le cas pour tous les comprimés. Vous pouvez donc demander à votre pharmacien, quand ils vous semblent trop gros, si vous pouvez les écraser ou non. Informez- vous également auprès de lui si le cachet existe sous une autre forme. Et n’hésitez pas à demander à votre médecin d’en changer si c’est un remède que vous prenez de façon récurrente.
Quand on l’écrase, on perd le bénéfice de sa biodisponibilité. » Ce qui n’est pas le cas pour tous les comprimés. Vous pouvez donc demander à votre pharmacien, quand ils vous semblent trop gros, si vous pouvez les écraser ou non. Informez- vous également auprès de lui si le cachet existe sous une autre forme. Et n’hésitez pas à demander à votre médecin d’en changer si c’est un remède que vous prenez de façon récurrente.
Je les garde longtemps
Bien sûr, il ne faut pas dépasser les dates d’expiration. On fait donc le ménage tous les six mois, et on ramène les produits qui l’ont dépassée chez son pharmacien pour l’opération de recyclage Cyclamed (on peut jeter directement au tri les cartons et notices et apporter seulement les blisters et les flacons). Attention aussi aux sirops, qui ne doivent pas être conservés trop longtemps après ouverture : de quinze jours à plusieurs mois. Demandez cette durée à votre pharmacien au moment de l’achat et inscrivez-la sur la boîte ainsi que la date de l’ouverture.
Je les conserve dans la salle de bains
En fait, il ne s’agit pas du lieu idéal car il vaut mieux leur éviter les milieux chauds et humides. Privilégiez les pièces où il fait sec, avec une température entre 10 et 25 °C. Et bien sûr, si vous avez des enfants, conservez vos médicaments dans une armoire, en hauteur et fermée à clé.
Après une hospitalisation, je continue le traitement qui précédait l’intervention
Il faut toujours être vigilant avec ce qui restait à la maison », prévient notre spécialiste. « Il peut y avoir doublon avec un traitement prescrit à l’hôpital, ou au contraire un risque d’interaction. » Renseignez-vous systématiquement auprès du médecin de l’hôpital ou de votre pharmacien.
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- Attention aux unidoses
- Les unidoses sont vraiment très pratiques, mais le risque est grand de les confondre, malgré des conditionnements de couleurs différentes, rendus obligatoires. Confondre un collyre ou du sérum physiologique avec un désinfectant peut avoir de graves conséquences, en particulier chez les enfants.
Ne laissez absolument rien traîner, et gardez tout de façon systématique dans la boîte d’origine.