Migraine, en finir avec la douleur

Migraine, en finir avec la douleur, Simple mal au crâne ou vraie migraine ? Ces douleurs qui nous fatiguent peuvent n’être que ponctuelles et sans gravité
Vinzalice
Migraine, en finir avec la douleur
Simple mal au crâne ou vraie migraine ? Ces douleurs qui nous fatiguent peuvent n’être que ponctuelles et sans gravité ou, au contraire, devenir chroniques et handicapantes. Sachez faire la distinction pour mieux vous soulager.

Migraine ou céphalée : apprendre à les reconnaître

Quels sont les symptômes de la céphalée ?

Le classique mais pénible mal de tête est appelé céphalée, un mot qui vient du grec kephalê, « tête ». La céphalée dite de tension est une douleur diffuse au niveau du crâne : on a l’impression d’avoir la tête prise dans un étau. Si toutes ses causes demeurent encore mal connues, on sait cependant que la composante musculaire est systématique : la douleur apparaît suite à une tension nerveuse ou à un coup de stress. On crispe les muscles du haut du corps, du cou, du visage et de la mâchoire (les muscles dits du trapèze dans le cou, le masséter et le temporal au niveau de la face). Heureusement, la douleur disparaît généralement avec la prise d’un anti-inflammatoire classique de type aspirine, ibuprofène ou paracétamol. Selon l’Organisation mondiale de la santé, près d’une personne sur deux dans le monde subit au moins une fois par an ce type de désagrément.

Peut-elle devenir chronique ?

Oui, c’est possible, et cela peut se révéler préoccupant. Elle est déclarée chronique quand les épisodes douloureux se multiplient et se rapprochent, voire deviennent omniprésents (plus de 180 jours/an). Le mal devient alors très difficile à vivre, tant physiquement que moralement. Concrètement, la douleur est liée à une inflammation et une dilatation des vaisseaux cérébraux, et particulièrement des artères des méninges, qui sont les enveloppes du cerveau. Cette inflammation et cette dilatation sont provoquées par une stimulation nerveuse, le mécanisme complet s’appelant l’activation du système trigémino-vasculaire. C’est le moyen qu’utilise habituellement notre système nerveux pour contrôler le tonus de nos vaisseaux cérébraux. Un peu trop tonique dans ce cas !

À quoi reconnaître une migraine ?

La migraine, c’est une forme ultra-douloureuse de céphalée : elle commence généralement par une souffrance à un endroit précis de la tête (la douleur est dite unilatérale) et sous une forme pulsatile : on a l’impression de ressentir des battements et des élancements… La douleur neuro-vasculaire augmente progressivement jusqu’à obliger, dans les cas les plus sévères, la personne à s’allonger dans le noir. Autre signe clinique de la migraine : contrairement à la céphalée, un effort physique, même minime (comme devoir marcher un peu vite ou monter un escalier) augmente l’intensité de la douleur. Pour en savoir plus, consultez le site de la Société française d’études des migraines et céphalées (sfemc.fr).

Ma vue est trouble, est-ce migraineux ?

C’est possible, mais pas certain. Dans 20 % des cas, la migraine débute par des symptômes neurologiques transitoires (troubles de la vue, de la sensibilité, de la parole…) que l’on appelle « aura ». Il s’agit essentiellement de troubles visuels associant des signes négatifs (perte de la vision ou vision trouble) et des signes positifs (phosphènes se traduisant par des points lumineux ou des formes géométriques). C’est ce que l’on appelle communément la migraine ophtalmique et que les spécialistes nomment « migraine avec aura ». Ces troubles durent entre 20 et 30 minutes en moyenne et précèdent la plupart du temps l’arrivée de la douleur proprement dite. Ils sont heureusement totalement réversibles.
Troubles visuels, points lumineux, vision déformée, autant de symptômes de la migraine avec aura.

La migraine est-elle génétique ?

Les chercheurs ont démontré l’existence d’une prédisposition d’origine génétique chez les migraineux. Ces derniers souffrent d’une excitabilité cérébrale différente des sujets non migraineux. Cette prédisposition les rend particulièrement vulnérables à de nombreux facteurs déclenchants. Cette origine génétique n’est pas forcément héréditaire, c’est-à-dire qu’elle n’est pas obligatoirement transmissible. Génétique ou pas, la migraine toucherait 7 millions de Français, dont les trois quarts sont des femmes.

Combien de temps dure une migraine ?

La migraine non traitée dure de 4 à 72 heures. Elle est souvent associée à des troubles digestifs (nausées, vomissements). La lumière et/ou le bruit peuvent devenir insupportables (photophobie, phonophobie). Quand les crises se répètent, on est alors considérée comme « migraineuse », ce qui est une vraie maladie.

[tab] [content title="Quel rôle jouent les hormones ?"]Chez les femmes, les modifications hormonales au moment des règles ou de l’ovulation sont un facteur déclenchant. En effet, les neurones possèdent de nombreux récepteurs aux oestrogènes. Lorsque le taux de cette hormone naturelle chute, le cerveau subit alors des modifications qui peuvent favoriser l’apparition de la migraine.[/content] [/tab]

Les solutions antidouleur les plus efficaces

Les solutions simples pour prévenir la crise

Pour se soigner, la première mesure à prendre est de tenter d’éviter les crises au maximum. Commencez par limiter les facteurs de migraine connus : alcool, manque de sommeil, stress…
Une activité physique modérée, de la relaxation, mais aussi l’acupuncture et l’hypnose ont des effets bénéfiques chez nombre de migraineux. Ces méthodes, associées ou pratiquées individuellement, permettent en particulier de réduire le stress, facteur déclenchant reconnu de la migraine.

Les méthodes naturelles

Plusieurs solutions peuvent aussi vous aider : certaines plantes (menthe poivrée, lavande…), des huiles essentielles, le froid, le café sont ainsi recommandés. L’huile essentielle de menthe poivrée (Mentha piperita) soulage efficacement. Son action est d’ailleurs officiellement reconnue par l’Organisation mondiale de la santé comme par l’Agence européenne du médicament. Elle s’utilise en application d’huile essentielle diluée dans de l’huile d’amande douce, toutes les 15 à 30 minutes sur les tempes, la nuque et le lobe des oreilles. On peut également utiliser, en complément, de l’huile essentielle de lavande. Le millepertuis, la passiflore ou le houblon, aux vertus apaisantes, peuvent quant à eux avoir une action préventive, avant une éventuelle crise liée au stress.

Froid ou café contre la douleur, est-ce que ça fonctionne ?

Oui ! Une fois le mal de tête installé, une poche de glace sur la tête ou le gant de toilette humide sur le front provoquent une vasoconstriction, c’est-à-dire resserrent les vaisseaux du crâne dilatés lors de l’épisode migraineux. Un soulagement simple et peu onéreux ! Quant au café, il ne va pas faire disparaître votre douleur, mais on sait que la caféine possède la capacité de potentialiser les effets des traitements classiques comme l’aspirine et le paracétamol. Un remède d’autant plus efficace si vous êtes une consommatrice occasionnelle.
[tab] [content title="Êtes-vous migraineuse ?"]Pour le savoir, répondez à ces trois questions élaborées par la SFEMC (Société française d’études des migraines et céphalées). Si vos réponses sont toutes positives, nous vous recommandons de consulter un médecin. Au cours des trois derniers mois, avez-vous eu en même temps que vos maux de tête :
1- des nausées ou envie de vomir ?
2- une gêne causée par la lumière (beaucoup plus que lorsque vous n’aviez pas mal à la tête) ?
3- été limitée dans votre aptitude à travailler, à étudier ou à faire tout ce que vous devriez normalement faire pendant au moins une journée ?[/content] [/tab]

Quels sont les médicaments efficaces ?

Sans ordonnance, l’aspirine ou le paracétamol sont de grands classiques. Une solution qui peut s’avérer insuffisante, même avalée avec un expresso serré. Il est plutôt recommandé d’utiliser des anti-inflammatoires non stéroïdiens (type ibuprofène), qui diminuent l’inflammation des vaisseaux méningés. Sur ordonnance uniquement, les triptans sont des médicaments vasoconstricteurs qui réduisent le calibre de ces vaisseaux dilatés au cours de la crise. S’ils sont contre-indiqués en cas d’insuffisance cardiaque, ils sont très efficaces et ont révolutionné le traitement de la migraine. Sous forme orale ou injectable (piqûre sous-cutanée), ils agissent plus vite et plus longtemps que les anti-inflammatoires s’ils sont pris rapidement, au début de la crise, et soulagent le mal de tête dans 60 à 70 % des cas en deux heures. Il en existe plusieurs, remboursés par la Sécurité sociale.

Comment choisir le bon antidouleur ?

En discutant avec votre médecin, vous trouverez avec lui celui qui vous convient le mieux. Dans certains cas, les triptans sont associés à un anti-inflammatoire, qui doit être pris en premier. Chez certains migraineux chroniques, un traitement de fond, à base d’antihypertenseurs et de certains antiépileptiques, permet de diminuer le nombre de crises. Attention cependant aux effets indésirables, dont l’effet sédatif et la prise de poids. Il aurait aussi été noté, chez certaines patientes, que la toxine botulique, sous la forme d’injection de botox, aurait un effet bénéfique. Dans le cadre d’un traitement préventif de la migraine chronique, la toxine botulique permet d’entraver la transmission du message douloureux et de relaxer les muscles sous-cutanés dont la contraction exacerbée au niveau frontal peut être le point de départ de la migraine.

Pourquoi la consultation est-elle indispensable ?

Il est possible de bien soigner la migraine, à condition de consulter. Pourtant, seules 20 % des personnes qui en souffrent sont prises en charge. Pour beaucoup de patients, une consultation longue et explicative chez un neurologue apporte un soulagement, en réduisant les angoisses grâce à un diagnostic clair avec, si besoin, des examens complémentaires. Des conseils plus généraux pour corriger certains facteurs aggravants ou déclenchants, comme les épisodes de stress ou certaines erreurs alimentaires (repas sauté, consommation d’alcool), sont prodigués par le neurologue.
Les triptans, délivrés uniquement sur ordonnance, sont à ce jour les médicaments les plus efficaces contre la migraine.

Attention à la migraine de rebond

Consulter un spécialiste, c’est aussi être certaine de ne pas abuser des médicaments. Ceuxci peuvent devenir la cause d’une migraine médicamenteuse. Il faut alors effectuer un sevrage médicamenteux qui, s’accompagne parfois d’une céphalée dite de rebond (de deux à dix jours) plus ou moins sévère en fonction du produit impliqué dans l’abus.

[tab] [content title="Notre conseil"]Si vous n’êtes pas certaine de subir une céphalée ou une migraine ou que vous êtes touchée par les deux phénomènes, votre médecin sera en mesure d’effectuer le bon diagnostic. Avant la consultation, il est souhaitable de tenir un carnet où l’on notera les dates des crises, l’intensité de la douleur, sans oublier le nom des médicaments utilisés, pour être sûre de ne pas faire de migraine médicamenteuse. Vous pourrez ainsi déterminer si les crises arrivent généralement en semaine ou le week-end, le jour ou la nuit, ou si elles sont liées à la prise d’un médicament. Il est recommandé de noter toutes les crises, quelle que soit leur intensité, y compris celles que vous jugez légères ou modérées. Le carnet de crises permet aussi de se rendre compte au bout de quelques mois des améliorations. C’est bon pour le moral ![/content] [/tab]

Quand consulter en urgence ?

Dans quelques rares situations, la céphalée est le signe d’un véritable problème de santé. Dans ces cas-là, aucune hésitation : il faut aller consulter, appeler le 15, voire se rendre aux urgences. L’urgence médicale principale est l’hémorragie méningée ou la phlébite. Dans le premier cas, une artère du cerveau est en train de se rompre. Dans le second, c’est une veine du cerveau qui se bouche à cause d’un caillot. Le risque de lésion cérébrale et de séquelles graves est important. Le signe est une douleur qui arrive très brutalement et semble « explosive » : cette douleur « en coup de tonnerre » ne ressemble pas du tout à un simple mal de tête. Si, en revanche, vos douleurs sont récentes et, contrairement à la migraine, sont continues et s’aggravent progressivement, elles doivent vous alerter et vous amener à consulter. Chez les personnes de plus de 50 ans on vérifiera que l’artère temporale n’est pas inflammée (maladie de Horton), et, pour tout le monde, s’il n’existe pas d’hématome sous-dural – du sang dans le crâne – suite à un mini-traumatisme crânien, ou d’une hypertension intracrânienne liée à une tumeur.
Les huiles essentielles de menthe poivrée et de lavande ont des actions reconnues sur la migraine naissante.
[tab] [content title="L’avis de l’expert"]Se soigner seule oui, mais avec modération
Docteur Michel Lantéri-Minet, neurologue spécialisé dans la prise en charge des céphalées et des douleurs chroniques au CHRU de Nice.
On a souvent envie de faire cesser la douleur vite et avec ce qu’on a dans sa pharmacie. On prend les médicaments qu’on a sous la main et qui fonctionnent : antalgiques ou anti-inflammatoires en cocktails fortement dosés, mais aussi parfois opioïdes. Cependant, il faut faire attention car certains patients tombent dans de véritables addictions, qui nécessitent un sevrage. Cette dépendance est considérée comme un véritable effet secondaire indésirable de la migraine. En cas de crises répétées, il est conseillé de consulter au lieu de se soigner seule à répétition. À lire : Céphalées de tension, rumeurs et réalités, Dr Lantéri-Minet, Médi- Text Éditions, 15 € [/content] [/tab]
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